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Zoroastrisme, ainsi parlait le feu sacré : épisode • 2/4 du podcast Ça va chauffer ! Histoire du feu
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Ainsi parlait le feu sacré… Nous voici plusieurs siècles avant notre ère, en Perse, l’Iran actuel, avec des Temple du feu et le culte du feu. Le zoroastrisme est une religion qui ne s’est jamais éteinte et dont le prophète Zoroastre doit beaucoup au philosophe Nietzsche qui, à la fin du 19e siècle, lui a offert une notoriété particulière en Occident avec le livre Ainsi parlait Zarathoustra. Pourquoi le culte du feu ? Pour quelle symbolique ? Zoroastrisme, quand la religion perce les flammes.
Le zoroastrisme désigne la religion centrée sur l’enseignement du prophète Zoroastre. “Son nom véritable dans l’Avesta – texte sacré le plus ancien qui nous est parvenu – est Zarathoustra. Il signifie ‘celui qui possède de vieux chameaux’ (…). C’est un nom aristocratique dans la tradition agro-pastorale des civilisations anciennes d’Asie centrale”, commente Samra Azarnouche, historienne de la pensée religieuse. “Les Grecs ont transformé ce nom en Zoroastre, dans lequel ils ont reconnu le mot astre (…). Zoroastre est devenu un astrologue, un visionnaire, un philosophe, lié à la lumière et aux étoiles.” L’enseignement de Zoroastre, contenu dans le livre sacré de l’Avesta, mélange des éléments de polythéisme, de monothéisme et de dualisme. Il se construit autour de la lutte entre Ahura Mazda, dieu créateur, et Ahriman, seigneur des démons. Le fidèle est invité à mener une vie vertueuse en suivant l’exemple de Zoroastre, afin d’accéder à une existence bienheureuse après la mort.
Le zoroastrisme est apparu en Iran environ un millénaire avant notre ère et s’est ensuite largement diffusé au Moyen-Orient grâce aux empires perse puis sassanide, dont il était la religion officielle. À partir de 633, la conquête de la Perse par les Arabes entraîne la diffusion de l’islam. Bien que toléré, le zoroastrisme décline au point de devenir une religion régionale. De nos jours, il est toutefois encore pratiqué par une importante communauté de fidèles en Iran ainsi qu’en Inde.
De tout temps, les observateurs du zoroastrisme ont qualifiés les zoroastriens d’adorateurs du feu. “Évidemment, ils ne le sont pas littéralement, puisque le feu est à la fois l’objet et le moyen de leur culte”, précise Samra Azarnouche. L’historienne rapporte que, face aux critiques de pseudo-idolâtrie, les zoroastriens comparaient l’utilisation du feu dans leurs rituels sacrés à l’usage de croix dans les églises. Les mages, qui constituent le clergé du zoroastrisme, sont chargés de l’entretien du feu sacré, dans les Temples du feu. Pour les zoroastriens, le feu a été envoyé sur terre par Ahura Mazda lui-même, il doit donc être chéri et protégé. Symbole de pureté, on lui offre des sacrifices et des libations en récitant des hymnes tirés de l’Avesta. Il est également célébré à plusieurs occasions dans l’année, lors de la fête de Sada et surtout pour Norouz, le nouvel an iranien.
Samra Azarnouche est maîtresse de conférences à l’École Pratique des Hautes Études-PSL, section des Sciences religieuses, titulaire de la chaire “religions de l’Iran ancien : études zoroastriennes”. Elle est aussi membre du Centre de recherche sur le Monde iranien (CeRMI) au CNRS. Elle a notamment publié :
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